Métro Paris


  Métro

 

Qu’il soit souterrain ou aérien, le métro apparait comme l’outil le plus adapté à nos déplacements. Objet fétiche se déployant telle une toile reliant les espaces et les êtres, ce personnage de notre quotidien nous est apparu indispensable. L’idée du lien s’est révélée, dès lors, comme une évidence. Ce lien reliant deux distances séparées qui se réunissent le temps d’un voyage. Aller-retour, mouvement en cadence, le métro berce et entoure la vie de celles et ceux qui le traversent et l’empruntent l’espace d’un jour. Cette dynamique rythme la fulgurance de nos voyages ponctuels comme journaliers. À son bord, on assiste à ses prestations. Tantôt la machine s’élance avec brio, tantôt elle ronronne suite à de petits maux qui sont, aussitôt, pris en étau par les mains expertes de techniciens toujours au charbon ! Grâce à eux, elle reprend sa course folle pour un seul but : nous réunir. C’est cette invisible lancée que j’ai voulu immortaliser à travers ces photographies où la force de la vie est célébrée dans le réel. Fidèle compagnon de route, le métro nous accompagne et reste le personnage discret mais au combien présent de nos scènes de vie tant littéraire (Zazie dans le Métro de Queneau) que cinématographique (Le dernier métro de Truffaut).

 

Figure arachnéenne irriguant la ville, le métro déploie sa présence essentielle qui fait corps et contribue à nous rapprocher des autres tantôt en musique, tantôt en sourdine. Et cette image moderne, cet « Empire des signes » (pour reprendre le titre de Roland Barthes) exprime par excellence la vie, qui n’est, au fond, qu’impulsion et élan dans le cœur de l’autre.   

texte de Sabah Sellah